Leblogquinedevaitpasexister

Ca risque de pas être très passionnant pour toi je te préviens.

Vendredi 4 novembre 2011 à 19:14

- K. a des soucis d'argent.

   J'avais lâché ça au souper, ayant déjà trop retardé cette discussion.

- En décembre, s'il n'a pas réussi à rembourser plus d'un millier de dollars, il risque d'aller en prison.

   Mon père, occupé à mâcher, a eu une exclamation de dédain étouffée.

   Je compris que ma mère avait eu raison de me mettre en garde. Je poursuivis quand même.

- On va lui envoyer de l'argent, ma mère et moi. Mais rien que les frais de la poste, c'est 100 euros.

  Un geste de mépris.

- Bah ! T'occupes pas de ça !

  Il se remet à manger.

- S'il va en prison, c'est qu'il l'a mérité !

   Et pendant tout le repas de me répéter que je me fais manipuler, de traiter K. de mendiant, de l'accuser de ne pas bosser et de mentir pour nous extorquer des sous.

- Pourquoi tu me parles de ça, d'abord ?

  J'imagine sa réaction si je lui dis que je me suis imaginé, l'espace d'un instant, qu'il pourrait nous aider. Je ne réponds rien, ce qui finalement est la réponse que j'utilise le plus souvent avec lui.

- On paie pas pour les autres, chacun se débrouille dans la vie.

Vendredi 28 octobre 2011 à 20:53

Quelle pitoyable caricature d'adulte je fais.

Vendredi 12 août 2011 à 18:32

Il y a maintenant quelques mois de ça, je surfais sur Internet quand c'est arrivé. Au milieu de la mélodie entraînante de Try it again de The Hives retentit le tidili de MSN qui me signalait que j'avais reçu un nouveau mail. Un mail de mon père. Il était intitulé "mémé". Je coupai la musique. Je savais déjà ce qu'il m'annonçait.

"Mémé est décédée. Je suis au home

Papa"

Mercredi 10 août 2011 à 13:15

Après avoir grandi comme ça pendant des années, après tous ces efforts, toutes ces peines, toutes ces douloureuses prises de conscience, on se surprend à regretter la tristesse comme on regrette un enfant terrible. On est si peu doué pour partager le bonheur qu'on voudrait avoir une raison d'être malheureux, uniquement pour se faire consoler, uniquement pour que l'attention générale se tourne à nouveau vers nous et contente notre égoïsme, faute de pouvoir simplement discuter avec ceux qu'on aime de choses et d'autres. Peut-être ne ressentirait-on pas ce besoin si on ne passait pas ses journées tout seul à la maison ? Peut-être que si ces moments de bonheur étaient vécus en compagnie de l'une de ces personnes qu'on aime, on serait enfin pleinement heureux ?

J'ai visé trop haut et demandé trop de choses de la vie. Peut-être dois-je encore réévaluer mes attentes. Mais de toute façon, je sens que je ne dois pas languir dans cette inaction. Aller à l'école de bandes dessinées l'année prochaine me fera du bien. Du travail, c'est ce qu'il me faut.

Lundi 8 août 2011 à 22:08

Comme j'ai décidément du mal à écrire ma vie sur papier, je passe à l'ordinateur.


C'est moins romantique, mais je suis vraiment trop nulle avec un stylo. Je ne maîtrise pas cette petite bête-là. Le contenu de tous mes cahiers intimes de jusqu'alors est franchement ridicule. Je ne sais pas comment expliquer cette différence. Peut-être est-ce une question de pratique ? Sur l'écran, tout semble plus facile : on peut corriger, supprimer des paragraphes entiers sans que la qualité visuelle du texte final s'en ressente. J'admire ces écrivains qui écrivent quasiment d'un trait, sans regrets, comme si c'était leur plume elle-même qui cherchait à s'exprimer. Moi, quand j'essaye, à peine ai-je inscrit une phrase que j'en ai honte. À l'inverse de l'ordinateur, le papier se souvient de tout. Chaque biffure, chaque coup d'effaceur ou de gomme, c'est comme une blessure qu'on lui inflige. Au bout d'un moment, il est laid et illisible.


Je ne sais pas non plus si ce que je veux faire est une bonne idée, mais je voudrais retranscrire une chose étrange qui m'est arrivée au Canada.


C'était le premier jour, on venait d'arriver et on était tombé dans les bras de cette branche de notre famille pas vue depuis si longtemps. Il y avait nos deux grands frères évidemment, D et K, ainsi que la femme de D et leurs trois enfants. Sur le chemin, je n'avais pas essayé de les imaginer, je croyais ne pas m'en souvenir. Mais la tête de D me fut immédiatement familière, à ma grande surprise. Car, me remémorai-je brusquement, on m'avait montré des photos de lui durant ces dernières années. J'avais oublié. D était un grand homme plutôt bien bâti, blond comme P, ma grande sœur – celle qui était venue avec moi -, avec une bonne tête ouverte et chaleureuse, le genre qui attire immédiatement la sympathie dans la rue. Je comprenais qu'il ait pu séduire G. G elle-même me parut une très belle femme, je me sentis impressionnée. Mais au bout d'un moment passé dans leur maison, je m'y étais si bien habituée que j'en vins à me demander si elle m'avait vraiment semblé à ce point séduisante un jour. Je suppose que la beauté, c'est comme la laideur, après un certain temps de fréquentation, tu n'y penses même plus.


Quant à leurs enfants, ils étaient tous mignons. M, cinq ans, avait de longs cheveux blonds qui lui tombaient jusqu'au milieu du dos. Dans quelques années, elle ferait le désespoir de dizaines de garçons. T, trois ans, avait les plus grands yeux bleus que j'avais jamais vus. Et A, un an, ben, elle ressemblait à M en plus petit.


K, je ne me souvenais pas du tout de lui. C'était assez bizarre d'ailleurs. Maman nous avait toujours dit que si D ressemblait beaucoup à P, ma grande sœur, qui bien sûr était venue avec moi – qui m'avait proposé de partir -, K, moralement parlant, c'était mon portrait craché, alors on aurait pu s'attendre à ce que sa tête me dise au moins quelque chose, à l'inverse de celle de D. Même si pour moi c'était un inconnu, un inconnu jamais vu de ma vie – enfin, si, mais si longtemps auparavant que c'était comme si je ne l'avais jamais vu de ma vie -, ce que maman m'en avait dit m'avait fait pressentir l'existence d'une âme sœur au Québec. Je ne devais vérifier que dans les jours suivants à quel point c'était vrai. Pourtant, à l'heure des retrouvailles... je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais pas à ça en tout cas. C'est terrible à dire, mais pourquoi se le cacher ? Moi, chasseuse du superficiel auto-proclamée, qui viens à l'école dans des tenues volontairement innommables exprès pour choquer et ai refusé tout au long de mon adolescence de maquiller la consternante banalité de mon visage, moi, je fus déçue en voyant mon propre frère. Comme quoi cet aspect-là se retrouve au fond de chacun de nous, et resurgit sans relâche au moment où on l'attendait le moins, alors qu'on croyait l'avoir éliminé. Je fus déçue car je le trouvai laid : je ne tardai pas à avoir honte de mon premier mouvement dans les minutes qui suivirent, mais il avait existé, je ne pouvais le nier. Comme moi, il était brun. À part ça, il avait les yeux globuleux, un nez assez gros et cabossé avec une double bosse au bout et il lui manquait les deux dents de devant. J'écris ça et soudain une idée me traverse : si j'avais été déçue en le voyant, est-ce que lui-même l'avait été ? Est-ce que l'un ou l'autre d'entre eux l'avait été ?


Quelle importance ?


Ma sœur, en revanche, ne pouvait décevoir personne. Blonde, donc, bien habillée contrairement à moi, de grands yeux bleus, un nez plus petit que le mien, un sourire plus grand, plus étincelant, enfin bref, absolument charmante, suffisamment pour en être à son quatrième petit copain. Qu'on ne se méprenne pas : ma sœur n'est pas une écervelée qui court après les mecs. Elle a eu quelques « flirts » en passant, c'est vrai, quand elle était plus jeune, mais elle aime vraiment son copain. En clair, intelligente et jolie, elle a tout pour plaire. Il m'est arrivé d'être vaguement jalouse d'elle, je l'avoue, mais jamais très longtemps ni sérieusement. En fait, je suis plutôt fière maintenant. D'emblée, elle parut parfaitement à son aise avec la « nouvelle » famille. Pourtant, dans l'avion, elle m'avait avoué appréhender un peu cette « première » rencontre. Étrangement, alors que c'était elle la sociable et moi la timide maladive, durant tout le trajet je n'avais éprouvé ni stress ni angoisse. Je n'y pensais pas vraiment, en fait. Avec la distance, je crois que la perspective de voir en chair et en os ces gens, ces êtres hypothétiques, ces deux frères qui avaient été si longtemps pour moi guère plus que des fantômes, de vagues entités à préciser quand on me posait des questions sur ma famille : « J'ai une sœur qui s'appelle P et mes deux grands frères habitent au Canada », ne m'apparaissait pas comme très réelle. On partait au Canada, youhou, c'était un petit trip, et on en profiterait pour côtoyer les « deux grands frères ». P, elle, avait communiqué régulièrement avec nos frères par MSN, elle les connaissait donc au moins un peu et avait sans doute des mots et des intentions à mettre sur eux. Moi, rien. Pourquoi ? Ils m'avaient pourtant envoyé des invitations sur le bon vieux Facebook (aaaah, Facebook, horripilant, envahissant Facebook) et P m'avait dit un jour que je leur manquais et qu'ils aimeraient bien me parler aussi. Pourquoi ne pas lui avoir demandé leurs adresses, cherché à reprendre contact ? Quel gâchis... Pendant tout ce temps, j'avais gardé un silence absolu.


Je ne sais très bien pourquoi j'ai agi de cette façon. Peut-être que j'avais peur, comme à l'idée de toute interaction sociale. Je ne les connaissais pas, ces gars-là. Ca aurait pu être n'importe qui. Et si j'étais déçue ? Et si en disant « bonjour » à D sur MSN, il me répondait « kikou lol » ? S'ils étaient idiots, trop sérieux, fades, sans personnalité ?


Personne ne sortit de « kikou lol ». Personne ne semblait idiot ou sérieux. Tout le monde était gentil. Moi et P montâmes dans l'antique voiture de K pendant que les autres nous précédaient à bord de leur voiture format familial, en direction de la maison de D. Plus les minutes passaient, plus je condamnais avec fermeté ma première réaction face à K. Car c'était clair, maintenant qu'on discutait, que c'était quelqu'un de très sympathique. K et P étaient en train de parler de l'avion. J'ai admis que j'avais eu un peu peur au début.


- Mais maintenant, ce n'est pas grave si on a un accident, déclarai-je en bouclant ma ceinture. Puis, d'un ton solennel appuyé par un geste emphatique : Parce qu'on est au CANADA ! Terre d'aventures !


Tous deux se mirent à rire et cela me détendit un peu. Je me sentis intégrée. Mais au fil du temps, tandis que P se mettait à parler avec animation avec K, un sentiment de solitude se mit à m'étreindre. Ce fut lent, insidieux – le trajet était long, comme la plupart des trajets au Canada – et ça n'avait pas lieu d'être, car ce n'était pas parce que cette conversation se passait sans moi que j'étais laissée de côté, ou plutôt : ce n'était pas parce que j'étais laissée de côté que cette conversation se passait sans moi, simplement, je ne trouvais et je n'avais rien à dire. Mais c'était là, comme avant, et au bout d'un très long bout de temps, une boule se forma dans ma gorge. Je mis toute mon application à la faire disparaître.


J'échouai. Malgré tout, je ne voulais pas que ce voyage s'arrête. Je ne voulais pas aller dans la maison de D et le retrouver avec sa femme et ses enfants. Je me sentais toujours mal à l'aise en présence d'enfants, quant à G, pour une raison que j'ignorais, elle me terrifiait. Je m'étais mis dans la tête qu'elle allait me détester. Comparée à P, j'étais tellement maladroite, tellement laide, tellement silencieuse. Ma compagnie allait lui être si peu agréable, lui occasionner tellement de soucis ! Elle ne me devait rien, elle n'avait aucun lien du sang avec moi. Elle ne m'aimerait pas. Je ne réussis à me débarrasser de cette conviction qu'une semaine plus tard, au chalet. Mais les premiers jours, je fis tout pour l'éviter.


Chose quasi impossible par ailleurs. La maison était bien trop petite. Ce fut la première chose qui me frappa en y entrant : elle était petite. Et nous serions dix là-dedans, le dragon barbu et le chat compris. Il y aurait assez de place pour dormir, pas assez pour préserver le moindre îlot de tranquillité. En effet, la tranquillité fut ce qui me manqua le plus durant les heures qui suivirent. J'étais au supplice. Tout le monde continuait à être gentil. Les enfants couraient et criaient et nous discutions autour de la table de la cuisine-hall d'entrée, ou plutôt, ils discutaient, comme de vrais adultes alors que moi je me taisais et j'espérais que le temps passe. Je m'en voulais d'être de si mauvaise volonté, de ne pas alimenter le bavardage et d'être triste alors que tout le monde était content. D'heure en heure, la boule ne faisait que grossir, grossir, grossir, le soir ne venait pas – fichu décalage horaire - la journée ne devait jamais finir et j'avais tellement honte. Ce serait comme ça chaque jour, ici ? À ne pas savoir où me mettre ? Mais il était où, mon problème ? Je n'allais tout de même pas gâcher cette scène de retrouvailles avec un stupide sentiment injustifié, non ? J'avais toutes les raisons d'être heureuse. Mais plus j'essayais de me réjouir, plus je ne parvenais à penser qu'à la solitude, à la mort et à la fin. Je regardais les jouets colorés des enfants et je les imaginais vieux, rouillés, cassés, abîmés et pâlis et laissés pour compte comme sur ces photos de lieux abandonnés que j'avais vues sur Internet. J'imaginais la maison en ruines et désertée, en fin de compte recouverte par la végétation et les gens qui y habitaient, morts. Ils vivaient la meilleure part de leur vie, ou du moins une très bonne et peut-être qu'ils ne le savaient même pas. Les enfants qui riaient, je les imaginais vieux et aigris, je pensais aux mille et un dangers qui allaient briser leur innocence dans un futur proche. Pourquoi faisais-je ça ? Je ne me comprenais pas moi-même. Habituellement, j'étais la première à penser qu'il ne fallait pas se préoccuper du futur, seulement de l'instant présent. Bien sûr que tout allait finir, mais on s'en fichait ! Quid de ma belle philosophie ? Et la boule dans la gorge qui ne cessait plus de grossir.


Je ne voulais surtout pas pleurer. J'étais terrorisée à l'idée qu'ils s'en rendent compte, les enfants surtout. D dut se douter de quelque chose, car il me demanda à plusieurs reprises si ça allait et à chaque fois je répondis oui d'un ton assez convaincant et avec le sourire. Mais rien de tout ça ne pouvait faire disparaître la boule, ni la brûlure dans les yeux. Finalement j'eus peur de craquer si je restais une minute de plus ici. Je n'avais plus que des idées noires dans la tête. Pendant que les autres parlaient, je m'isolai pour lacer mes chaussures. Une fois de plus, D s'enquit de mon état de forme. Et cette fois, un élan plus ou moins inconscient de mon cerveau, doublé à un subit manque d'énergie, me poussa à répondre « ça va » d'un ton pas du tout convaincant cette fois, sans sourire, le nez rivé sur mes mains faisant les lacets. Je ne doutais pas que la partie de moi qui était égoïste voulait qu'on s'aperçoive de mon chagrin et qu'on me console. J'essayai de me rattraper en demandant d'un ton que j'espérai guilleret la permission de visiter un peu le quartier, que j'obtins. Dès que je refermai la porte d'entrée, un immense soulagement s'empara de mon cœur. Tout était tranquille.


Cette sensation ne dura pas longtemps. Je marchais dans la rue et je ne pouvais plus m'empêcher de pleurer. Je pensais que je pourrais me calmer facilement une fois sortie de la maison, mais ça ne semblait pas aussi simple. Je voulais désespérément trouver un endroit désert pour échapper aux regards des passants. Il n'y en avait pas, d'endroit désert. Ce qui pouvait s'expliquer par le fait que c'était la deuxième fois que je faisais le tour du même tas de maisons. Mon sens de l'orientation était légendaire. Et puis, j'entendis avec horreur qu'on m'appelait par mon nom. C'était la voix de P. Elle était là, à dix mètres, avec la poussette d'A et M marchant à côté d'elle. Elle me rejoignit en courant. Trop tard pour m'enfuir.


- Tu nous fais un petit mal du pays ?


Alors ils savaient. Ils prenaient ça pour un petit mal du pays. La boule n'avait jamais été si volumineuse. Je lui en voulais de me faire ça devant les enfants, mais en même temps, j'étais probablement quelque part soulagée. Ne l'avais-je pas voulu, hein ? Que tout soit gâché, qu'on s'en rende compte. Malgré tout, les mots s'étranglèrent dans ma gorge. Il fallait que j'arrête de chialer. Je ne voulais pas être en larmes devant deux gosses, mais c'était trop tard.


- On va aller aux jeux d'eau avec les enfants. Tu veux rester à la maison ?


Oh oui, un peu de calme, c'était tout ce que je voulais. Pour le coup, c'était réussi. L'Histoire de la famille retiendrait que pendant que les adultes normaux allaient profiter du goût de ces retrouvailles et s'amuser aux jeux d'eau, moi, la cinglée, je pleurnichais comme une gamine à la maison. Je ne voulais pas acquiescer tout de suite, leur laisser penser que leur compagnie à tous ne me faisait pas plaisir. J'attendis un moment, bien que je désirasse par-dessus tout être ailleurs, avant de hocher la tête.


Ils s'éloignèrent.


Mon sens de l'orientation étant légendaire, disais-je, je ne retrouvais pas la maison. Et de toute façon, je me demandais comment je pourrais entrer dans la maison sans avoir la clé. Peut-être que la porte n'était pas fermée à clé, mais puisque je ne savais pas où elle était, la porte, ça ne changeait rien. Pendant que je marchais, je tombai subitement sur la voiture garée de K et à côté, K lui-même. Depuis le court laps de temps que nous nous étions rencontrés, je n'avais jamais été si contente de le voir.



La maison était juste à côté de K, pile devant mon nez. J'étais passée devant plusieurs fois déjà. Et bon, là, évidemment on a parlé, il ne m'a pas laissée toute seule. Je ne parvins pas à lui expliquer ce que je ressentais réellement mais il affirma qu'il me comprenait, et même si c'était sûrement faux, ça réconfortait quand même. Il me raconta toutes sortes de trucs sur sa propre vie qui semblait en partie calquée sur la mienne et je finis par me calmer. Mais le meilleur, c'est que j'avais gagné un frère. J'en pris conscience d'un coup. Je n'étais pas seulement allée faire la connaissance en passant de vagues fantômes canadiens, ma famille s'était comme agrandie. Combien parmi nous ont eu la chance d'hériter de deux grands frères à l'âge de dix-huit ans ? Ca ne devait pas rester la seule et unique crise, mais je n'ai jamais autant grandi en aussi peu de temps que durant ces deux semaines et quatre jours au Canada.

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